Re-thinking Housing Models
Moderator : Kate Goodwin
Speakers : Irénée Scalbert, Sophie Delhay, Christophe Hutin, Anne Lacaton, Jean-Philippe Vassal
Published by the Sydney School of Architecture, Design and Planning, University of Sydney, 2023

Dialogue Concert #2
2023
Lecture : Christophe Hutin
Concert : Christopher Dell (vibraphone), Christian Lillinger (drums), Kathrin Pechloff (harp)
Discussion : Hans-Jürgen Commerell, Christopher Dell, Christophe Hutin, Christian Lillinger, Kathrin Pechloff, Ulrich Stock
Aedes Architecture Forum, Berlin

Dans le contexte actuel d’instabilité géopolitique, de migration, de changement climatique et de crise du logement, les professionnels de différentes disciplines remettent une fois de plus en question l’intégrité des actions qu’ils entreprennent. C’est dans ce contexte que cette publication complète transpose sous forme de livre les expériences de la recherche performative entreprise par la série Dialogue Concerts et les thèmes qu’elle a suscités. Le volume richement illustré présente des conférences et la visualisation à laquelle elles font référence, des discussions, des vues d’installations et de nouveaux écrits théoriques ainsi que les programmes originaux. Réunissant des personnalités éminentes des deux disciplines, ce livre démontre de manière éclatante comment les architectes, les urbanistes, les compositeurs et les musiciens peuvent profondément inspirer le changement sociétal dans le processus de réorientation de leurs pratiques futures.

Les communautés à l’œuvre sous la direction de Christophe Hutin, Éditions La Découverte, 320 pages, 2021 

Comment vivrons-nous ensemble ? Pour répondre à cette question d’anticipation, ne devrait-on pas se tourner vers le présent ? Commencer par observer ce qui nous entoure déjà. Aborder tout projet comme une enquête sur la réalité vivante et partir des énergies dont nous faisons l’expérience, celle de la vivacité de l’action communautaire. Que voyons-nous ? D’abord des groupes humains. Ensemble, ils organisent des situations de vie collective, cas après cas, lieu après lieu. Ensuite des lieux habités, construits, aménagés, entretenus, aimés. À Hanoï, Bordeaux, Soweto ou Détroit, à Mérignac, Johannesburg ou Buenos Aires, on découvre l’intraitable beauté d’un monde-archipel où des communautés humaines produisent des actions collectives concrètes. Les documents présentés dans cet ouvrage cherchent à donner l’exemple. Ils puisent dans tous les registres qui sont à la disposition de l’architecte – photographies, poésies, axonométries, images, récits, diagrammes. Saisir la multiplicité des processus en cours et les transfigurer. Se dessine alors une architecture de très haute improvisation, une architecture en mouvement, faite de l’œuvre des communautés.

Une architecture performative, débat entre Mathilde Chénin, Christopher Dell, Matthieu Duperrex, Marion Howa et Fanny Léglise, modéré par Tiphaine Abenia et Daniel Estevez.
Revue Perspective, février 2022, pages 67-86.

French Pavilion : Communities at Work
World Architecture n°378, 2021-12

Christophe Hutin / Grand entretien, par Gilles Pinson
Cambo, 20 novembre 2021

Maison séchoir / Christophe Hutin Architecture (pages 116-125)
Ré:habiter, par Olivier Darmon, Éditions Gallimard, collection Alternatives, 2021

La transition énergétique exhorte à ne plus démolir pour reconstruire. Dans ce contexte, Ré:habiter examine différentes manières d’intervenir autrement sur les bâtiments existants dégradés, désaffectés, promis à la démolition : habitat ou équipement, hangar, grange, garage, bunker… La vingtaine d’interventions internationales sélectionnées esquissent une approche sensible et pragmatique de l’enjeu environnemental, moins technologique, plus inventive, hautement profitable à l’architecture.
La posture adoptée relève davantage de la valorisation et de la réutilisation que de la réhabilitation ou de la rénovation. Au lieu de soumettre l’existant à leur projet, autrement dit d’en émousser la singularité et d’en ignorer le potentiel, les concepteurs procèdent à l’inverse. Les caractéristiques du site sont considérées comme une ressource, des éléments à exploiter plutôt qu’à conformer. Elles orientent et nourrissent les choix, infusent l’intervention. Travailler ainsi « avec » le bâtiment plutôt que « contre », et parfois avec les habitants, produit des solutions hors normes.
L’intervention est visible, les usages antérieurs du bâtiment lisibles ; le procédé inscrit le projet dans une histoire en cours lui conférant une part d’inachevé, l’espace n’est pas prédéfini, il reste ouvert, flexible, réversible en termes d’usages, appropriable pour des utilisations futures variées.

Transformation of 530 Dwellings, Block G, H, I, Bordeaux, France, 2017
World Architecture n°373, 2021-07

GHI Bordeaux, révolution au Grand-Parc, Éditions Le festin, 128 pages, 2016

GHI, c’est l’évolution, la révolution, la transformation par adjonction de jardins d’hivers bioclimatiques de 25 à 45 m2, des 530 logements des immeubles Gounod, Haendel et Ingres. Construits dans les années 1960 au Grand-Parc à Bordeaux, ces trois barres de 10 et 15 étages représentantes d’une modernité conquérante ont perdu au fil des décennies de leur attrait.
GHI, c’est un projet urbain et social hors normes mené par Aquitanis et les architectes Anne Lacaton, Jean-Philippe Vassal, Frédéric Druot et Christophe Hutin, qui remet fondamentalement en jeu les règles de l’habitat social et rend, à nouveau, remarquable un tel site.
GHI, c’est quatre années d’engagement et deux années et demi de vies chahutées pour les habitants qui vivent là (« on a eu des désagréments, ah ça, on en a eu ! ») et au bout de l’aventure un projet extraordinaire qui « ouvre la vie » car « c’est un cadeau cet espace, c’est le luxe ! ».
Alors, cet ouvrage a vu le jour pour garder la mémoire de ce projet unique. C’est un récit collectif qui entremêle les voix des architectes, des salariés d’Aquitanis, des entreprises et surtout celles des habitants, à l’image de ce locataire observant, depuis son balcon, la ville qui s’étend sous ses yeux : « Tout ça, c’est des voisins en fait ! ». Ainsi se construit un nouveau regard empli d’urbanité.

Maison et atelier et À la lisière / Christophe Hutin (pages 16-23 et 92-99)
Nouvelles maisons économiques – Archi pas chère, Éditions Ouest France, 2011

Les quinze maisons présentées questionnent les idées reçues dont celle qui voudrait établir que l’architecte, lorsqu’il intervient dans le domaine de la maison individuelle, ne peut œuvrer que pour une clientèle aisée. Ce qui revient à déclarer que les contraintes budgétaires constituent un obstacle à la créativité ou qu’architecture et économie sont inconciliables. Or il n’en est rien. Au contraire, certains architectes estiment que travailler avec des budgets modestes fait partie de leur mission.
La pertinence de la conception n’étant pas subordonnée au prix de revient du bâtiment, ce qui coûte moins ne vaut pas moins. C’est ce dont témoignent les projets de ce recueil, maisons « particulières » en regard d’un site, d’un mode de vie ou de préoccupations diverses : habiter le paysage, bénéficier d’un espace additionnel important, construire sur un terrain étroit, « vivre ensemble » ou à l’inverse, attribuer leur propre espace aux enfants, ne recourir à la lumière artificielle qu’à la nuit tombée, utiliser un poêle à bois comme unique source de chauffage.
La majorité des projets a été réalisée pour un montant de travaux compris entre 87 000 € et 137 000 € (hors honoraires d’architecte) pour une surface comprise entre 105 m2 et 166 m2. Ces réalisations récentes sont économiques quant à leurs coûts de construction, mais aussi du point de vue de leur usage, prenant ainsi en compte les aspirations nouvelles en matière de comportement énergétique, par leur implantation, une isolation adaptée et certains dispositifs architecturaux.
Le propos de l’ouvrage n’est pas de laisser croire qu’il s’agit d’opérations accessibles aux foyers les plus modestes. Mais compte tenu du prix de revient moyen de la maison en France – 137 400 € TTC pour 131 m2, soit 1 048 €/TTC m2, consulter un architecte apparaît une option envisageable pour une grande partie de la population faisant construire les quelques 200 000 maisons qui s’érigent chaque année en France. Ce qui constitue une alternative à cette propension à acheter sa maison comme on choisit sa voiture, en sélectionnant un modèle sur un catalogue qui, pour être truffé d’options, ne propose en définitive que l’habitation du voisin.

Habiter sous les arbres / Christophe Hutin (pages 50-57)
Serre et habitat / Archi pas chère, Éditions Ouest France, 2013

Les serres horticoles sont aptes à procurer à l’habitat individuel, ou collectif, ce qui, le plus souvent, lui fait cruellement défaut : une abondance de lumière, de surface, de volume ; de quoi respirer, se déployer, prendre ses aises. Économique par son mode de fabrication industrialisée, élaborée avec la plus grande précision pour produire le microclimat adapté aux cultures qu’elle abrite, la serre prolonge l’habitation d’un jardin d’hiver qui lui offre un potentiel d’usages que n’autorisent pas les surfaces contraintes des logements traditionnels, et lui confère un comportement bioclimatique limitant ses besoins énergétiques.
Les occupants des projets présentés ont principalement aménagé ce volume comme une extension de la pièce de vie avec tables à manger, canapés, chaises longues, hamacs, parasols… et plantes, bien entendu. Plus spacieux que le séjour et de ce fait affranchi de ses codes, moins guindé, il peut accueillir un bureau aussi bien qu’un établi ou le bois de chauffe, des vélos et la piscine gonflable des enfants qui l’investissent comme salle de jeux. C’est un espace flexible où rien n’est figé, appelé à devenir ce que le mode de vie de chacun veut bien en faire.
L’association serre-habitat questionne ainsi la façon conventionnelle de concevoir des logements minimum où chaque pièce ne peut rien assurer de plus que sa fonction. Par ses caractéristiques, le volume additionnel de la serre autorise d’habiter confortablement « hors les murs » avec la liberté et la poésie qui en résultent. Encore marginaux, mais de moins en moins, ces dispositifs apportent une solution particulièrement pertinente à la question de la qualité du logement, toujours perçue comme dépendante de son coût et, partant, réservée à une minorité.
L’introduction de l’ouvrage est complétée d’un entretien avec les architectes Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, Grand Prix national de l’architecture. Leur réflexion sur la qualité d’habiter et l’économie du projet les a conduits à systématiser l’objectif de « construire double » avec le même budget et à introduire des volumes de serre dans la conception de maisons individuelles, de logements collectifs ou d’équipements publics.

L’enseignement de Soweto – Construire librement, par Christophe Hutin et Patrice Goulet, éditions Actes Sud, coll. L’Impensé, juin 2009

Ce que raconte Christophe montre clairement que c’est chez nous que l’architecture
a aujourd’hui vraiment un problème, un problème de fondation, un problème qui concerne ses objectifs autant que sa production.
Ses objectifs, car en l’écoutant, on réalise combien elle a oublié qu’elle devait d’abord s’occuper des plus démunis, parce que les conditions dans lesquelles ils vivent sont
intolérables et cela d’autant plus qu’à l’évidence, nous avons aujourd’hui les moyens
techniques et théoriques de résoudre cette question.
Sa production, parce qu’on comprend que le carcan des lois, des règlements, des prétentions, du bon goût, de l’harmonie qu’on veut préserver ou atteindre, bref que tous ces murs dans lesquels on l’a enfermée, sont insupportables, simplement parce qu’ils empêchent la vie. Comment se fait-il que nous, qui disposons de tant de moyens, soyons incapables de résoudre nos problèmes de logements ? Comment pouvons-nous accepter
que des hommes et des femmes n’aient pas de lieux où dormir et habiter ? Pourquoi
n’avons-nous pas continué ce que nous avons fait dans les années d’après guerre,
c’est-à-dire construire chaque année près d’un million de logements ?
Comment, nous, qui disposons de connaissances et de moyens si considérables,
pouvons-nous être bloqués par un passé que nous rendons de plus en plus artificiel
à force de l’idolâtrer, de le parfaire et ainsi finalement, de le caricaturer ? Comment
avons-nous pu perdre confiance dans l’avenir et devenir aveugles devant tout ce que
la modernité nous apporte ? Comment nous sommes-nous laissés enfermer dans tant
de règles, de grilles, de contraintes alors que nous avons acquis tant de pouvoir ?
Il est tout de même incroyable (et attristant) que les murs qui emprisonnent l’architecture soient plus hauts et plus épais ici que là-bas. Il est tout de même incroyable (et stimulant) que ce soit dans des bidonvilles qu’il faille aller rechercher des raisons d’espérer et de
se battre pour changer ce monde dans lequel on vit.
Il est tout de même incroyable (et enthousiasmant) qu’il faille aller si loin pour se
rappeler qu’on peut appréhender le monde d’une façon beaucoup plus sensible et efficace
en regardant par le petit bout de la lorgnette et en s’accrochant aux vies particulières.»
Patrice Goulet

En plein champ / Christophe Hutin (pages 38-43)
20 maisons d’aujourd’hui / Archi pas chère, Éditions Ouest France, 2007

Cet ouvrage propose d’ouvrir le grand public à l’architecture contemporaine et de découvrir une série d’expériences de propriétaires avec leur architecte dans la réalisation de projets correspondant à des budgets limités.
Contrairement à une idée reçue persistante, faire appel à un architecte pour construire une maison individuelle n’est pas réservé à la frange la plus fortunée de la population. Nombre d’architectes sont aptes à réaliser des projets originaux, dignes et respectueux des attentes de leurs clients, avec des budgets similaires à ceux alloués aux constructeurs pour bâtir leurs maisons types.
Ce tome 2 consacré aux maisons d’architectes à prix de revient raisonnable adopte le principe qui a fait le succès du premier volume : une sélection commentée de 20 projets aux caractéristiques diverses, mais dont les qualités méritent d’être examinées par ceux qui envisagent de construire.

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