Déplacement des points de vue
L’architecture devrait rechercher une poétique de la terre, poétique des milieux vivants, celle-là même qui pourrait s’opposer à la grande esthétique du territoire, de la conquête et de la colonisation.
Edourd Glissant écrit :
« Le pouvoir de ressentir le choc de l’ailleurs est ce qui nomme le poète. »
“ Esthétique de la terre ? Oui. Mais esthétique du bouleversement et de l’intrusion. Trouver des équivalents de fièvre pour l’idée « environnement » (que pour ma part je nomme entour), pour l’idée « écologie», qui paraissent si oiseuses dans ces paysages de la désolation. Imaginer des forces de boucan et de doux sirop pour l’idée de l’amour de la terre, qui est si dérisoire ou qui fonde souvent des intolérances si sectaires.”
“La trame du monde s’avive de toutes les particularités, quantifiées ; de tous les lieux, reconnus. La totalité n’est pas ce qu’on dit être l’universel, elle est la quantité finie et réalisée de l’infini détail du réel. Et qui, d’être au détail, n’est pas totalitaire.”