Salut les cubains, film documentaire Agnès Varda, 1963, Ciné-Tamaris

Bal de fin du chantier Learning From au centre SKY à Kliptown, Soweto (photo Christophe Hutin)

Décor scénographique pour la pièce chorégraphique Toyi Toyi, mise en scène Hamid Ben Mahi (photo Christophe Hutin)

Danser dans la rue

Faire l’expérience de l’architecture c’est y vivre des événements, et d’abord au présent. Musiques de rue, danse, conversation, rencontre, collision, improvisation… “L’AccÍdens” (en latin : ce qui arrive) est une manifestation de la réalité vécue collectivement dans tous les lieux qui nous accueillent. Il y arrive des choses, ça survient.
L’affaiblissement de l’expérience, ou bien son annulation complète dans la smart city de confinement post-pandémique, semble s’annoncer comme un horizon terrifiant. Mais pour les approches pragmatistes de l’architecture, cette perspective est irrecevable, car les choses existent par le fait que nous en faisons l’expérience. En toute situation, connaître et faire c’est la même chose, nous disent le praticien, le poète, l’artiste et jusqu’aux scientifique, technicien et architectes. Une architecture du Tout-Monde doit donc revendiquer l’expérience (usage, pratique, mode d’habiter…) comme point d’avenir en architecture.
Défilés, farandoles, festivals, partout dans le monde, des moments de joie rythment la vie sociale par la musique et la danse collective. Si l’on veut envisager une architecture de moments, une architecture des expériences sociales vécues, alors on doit sans doute penser à la place que l’on accorde à ces pratiques et à ces rites dans nos projets. La participation de musiciens aux chantiers de nos ateliers Learning From ont toujours poursuivit ce but, faire bal ! Danser dans la rue, accompagner les énergies d’une vie populaire qui ne demande, ici comme ailleurs, qu’à refaire surface. Nous recherchons une architecture génératrice d’ambiance, de situation, d’émotion, une architecture dans la danse.